GUERTING Commune du Warndt
Toponymie
Le nom de la commune a été très longtemps associé à l'allemand Garten (jardin). Il proviendrait en fait du nom d'un chef germanique obscur, Garto ou Gerto. Le suffixe ing, très fréquent dans la région, signifie chez les gens de / domaine de.
Les noms successifs de la commune ont été Gerdingen en 1186, Gertinge en 1246, Gertinga en 1282, Guertranges en 1430,Güertingen au xvie siècle, Gertinga en 1544, Gertingen en 1594, Gurtingen en 1633, Guerting en 1793, Gertingen en 1871-1918.
Le nom de la commune est Gerténgen & Guerténgen en francique lorrain.
La Préhistoire et l'Antiquité
Le ban de Guerting est fréquenté dès l'époque préhistorique, mais les rares vestiges retrouvés ne permettent pas de savoir s'il s'agit d'une occupation sédentaire ou bien seulement passagère.
À l'époque romaine, divers établissements bien attestés existent, tels que le grand domaine agricole de Blittling et ses dépendances, le site du Gauvenner, ainsi que les voies romaines. Des Römerburren, tuiles d'origine romaine retrouvées dans les fondations de l'église, étayent cette thèse. Mais avec les invasions barbares, débute pour Guerting un long silence archéologique d'un millénaire.
Le Moyen Âge et l'époque moderne
Les grottes creusées dans la colline du Wiesenberg.
Des documents manuscrits prouvent une occupation du site villageois dès le XIIIe siècle et la population dépend jusqu'à la Révolution française de la seigneurie de Warsberg. Des générations laborieuses se succèdent sans laisser de traces nominatives jusqu'en 1585. Au XVIIe siècle, divers documents plus complets apportent désormais de meilleurs éclaircissements sur la population. La guerre de Trente Ans disloque la communauté et la population s'enfuit vers le Luxembourg et les grandes villes rhénanes. Le village est déserté durant près de vingt ans. Trois familles reviennent s'installer en 1662 et le relèvement débute très lentement, pour ne commencer à s'accélérer qu'à la fin du XVIIe siècle. La population de cette époque effectue un travail de longue haleine, comprenant la remise en état du ban, la reconstruction des habitations et des monuments religieux. Lors du recensement ducal de 1708, Guerting compte déjà vingt feux, soit soixante-dix-sept habitants, partagés entre quarante-cinq communiants et trente-deux non-communiants. La population s'avère être très jeune.
Borne de 1754 délimitait la propriété des barons de Warsberg.
En 1754, le village a doublé et abrite désormais cent quatre-vingt-cinq âmes. La population de cette époque est fortement soumise aux épidémies et tributaire des récoltes. Les parcelles de cultures diminuent avec les héritages et le village compte désormais de nombreux journaliers, qui ne font que vivoter d'une année sur l'autre. Aussi certaines familles quittent Guerting vers 1770 et partent s'installer dans le Banat, malgré les interdictions des autorités.
L'époque contemporaine
La ferme Saint-Nicolas depuis le chemin vers la route départementale.
Un demi-siècle plus tard, la population a de nouveau doublé et en 1822, on recense trois-cent quatre-vingt-quinze habitants. En 1851, Guerting atteint un maximum démographique avec cinq-cent-sept habitants. La misère de la population transparaît dans les notes des conseils municipaux. La vente des biens communaux, le soutien aux indigents, ne peuvent aider une large part de la population soumise de plein fouet à la crise économique associée à la crise de la pomme de terre des années 1846-1848. L'ouverture de la ligne de chemin de fer Saint-Avold-Paris, dès 1852, facilite les départs de nombreuses familles vers les grands centres urbains et surtout vers la capitale. Les migrants vont rejoindre des amis, des parents, qui leur ont trouvé un emploi, un logement. À Paris, cette population s'installe massivement dans le XIIIe arrondissement et on continue, pour un temps du moins, à se marier entre Mosellans germanophones. En l'espace de vingt ans, ce sont près de cent-cinquante personnes qui quittent le village. Les recensements ne trahissent qu'imparfaitement ce phénomène car le solde naturel reste très élevé et la diminution de population paraît de ce fait moins importante.
L'annexion à l'Allemagne en 1870 et les difficultés de l'agriculture dans les années 1880 maintiennent cet exode rural vivace, et Guerting perd encore cent-treize habitants jusqu'en 1890. Entre 1890 et 1900, le phénomène inverse se produit. Certaines familles ayant gagné suffisamment d'argent reviennent au pays. L'ouverture des mines de charbon de Petite-Rosselle puis de Creutzwald, à la fin du xixe siècle, transforme profondément l'emploi et la vie des Guertingeois du xxe siècle. Le plein emploi permet de rester vivre sur place et la croissance de la population est quasi constante. En 1999, Guerting compte huit-cent cinquante-neuf habitants. Tout au long du xxe siècle, ce sont surtout les jeunes gens en âge de se marier qui quittent Guerting pour s'installer à proximité de leur emploi. La facilité des déplacements entraîne parallèlement des départs de plus en plus lointains.
Pour protéger les populations situées entre la frontière et la ligne Maginot, les autorités françaises les font évacuer dès la déclaration de guerre, le 1er septembre 1939. Hormis les mineurs, dirigés vers les mines de charbon, surtout dans le Pas-de-Calais, les autres habitants sont accueillis par le village de Bouresse, dans la Vienne. Guerting est resté lié d'amitié avec Bouresse et les échanges se font tous les deux ans.
La langue parlée par les habitants a toujours été le francique, mais le français la supplante progressivement.
Démographie
Une croix de chemin dans la forêt vers Varsberg.
La forte natalité de 1900 à 1920 accroît naturellement la population qui atteint six-cent-cinquante habitants en 1926. Une mini-crise affecte les houillères à la Houve de 1927 à 1933, d'où quelques départs vers d'autres industries lorraines. Après le deuxième conflit mondial, le plein emploi aux houillères maintient au village les jeunes en âge de fonder une famille. Les difficultés pour trouver un terrain pour construire dans les années 1960 obligent nombres de jeunes ménages à s'installer dans les communes environnantes.
Le phénomène contraire se produit lorsque la commune construit le lotissement de la Forêt en 1976 et aménage l'impasse des Prés en 1985. Les propriétaires de terrains constructibles, las de les garder pour leurs descendances qui ne trouvent pas d'emplois dans la région, les vendent aux candidats à la construction à partir des années 1990.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir du début des années 2000, les populations légales des communes sont publiées annuellement. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation . Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006
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En 2014, la commune comptait 862 habitants, en diminution de -2,16 % par rapport à 2009